Non à la libéralisation du travail dominical !
Les électrices et électeurs doivent se prononcer sur une modification de la loi sur le travail permettant aux «magasins et entreprises de service situés dans les aéroports et dans les gares à forte fréquentation» d’employer des travailleurs le dimanche.
En apparence limitée, cette libéralisation est une étape de plus dans le démantèlement de la protection des travailleurs; elle attaque en fait un point essentiel de notre organisation sociale.
Sécularisation et civilisation des loisirs ont, déjà depuis longtemps, fortement relativisé le caractère sacré du repos dominical. Si les chrétiens ne sont plus très nombreux à en faire vraiment «le jour du Seigneur», si l’équilibre travail-repos peut être établi individuellement, l’être humain a cependant un besoin existentiel d’un jour férié hebdomadaire.
Promenades et réunions de famille, fêtes et activités sportives populaires, éléments essentiels de la vie sociale, sont tributaires du repos dominical. Restreindre le nombre de ses bénéficiaires revient à favoriser l’individualisme.
Sont seules acceptables les exceptions indispensables (sécurité, santé, transports) ainsi que quelques services vraiment utiles à la collectivité (restauration, tourisme, loisirs). L’offre actuelle suffit et assure même la survie de petits commerces familiaux d’alimentation.
Enfin, la minorité des travailleurs du dimanche devrait bénéficier de réelles compensations. On en est bien loin et la libéralisation rendrait tout progrès impossible.
La soi-disant modernité de l’extension des heures de travail n’est qu’une soumission à la sacro-sainte économie qui méprise les relations humaines.
Le Comité de la Fédération romande des socialistes chrétiens appelle donc à refuser la modification de la loi sur le travail.