Un nouveau président des USA vient d’être élu à la surprise générale.
Comment se fait-il que les sondages se soient à ce point trumpés ? Non seulement pour la présidentielle américaine, mais aussi pour le Brexit, ou, en Suisse, pour l’initiative Economie verte, la libre circulation, etc. ?
Est-ce parce que les gens disent, lors des sondages, ce qu’ils croient qu’on attend qu’ils disent (politically correct), mais qu’ils votent et agissent selon leurs préjugés et leurs intérêts immédiats ?
Ces dernières années, nous avions cru…
– que le respect des femmes était en progression (or même des femmes votent pour un misogyne, s’engagent pour le djihad; en Suisse les salaires demeurent inégaux);
– que les religions étaient sur la pente descendante (or les religions sont de plus en plus fortes, mais une forme de religion fondamentaliste et intolérante);
– que la prise de conscience écologique allait progresser (mais les entreprises ont l’air de s’en foutre complètement, la majorité des gens continuent à acheter ce qui pollue, et l’on est loin de la sortie du nucléaire);
– que la solidarité internationale allait progresser (mais il semble que ce soit plutôt la peur de l’étranger qui progresse);
– que les peuples européens allaient s’unir toujours plus (et voilà que l’idée de l’Europe est de plus en plus contestée);
– que la jeunesse et la population en général allaient être de mieux en mieux éduquées (or aux USA, à part les grandes universités, l’éducation est dans un état lamentable; chez nous les jeunes ont des cours toujours plus intéressants, mais ils préfèrent les jeux électroniques et Facebook);
– que l’information allait être plus équilibrée et plus approfondie (il y a sans doute des journaux remarquables dans tous les pays, mais les gens préfèrent lire «20 minutes», les tabloïds ou consulter Twitter);
– qu’il fallait développer des argumentations solides (mais il s’avère beaucoup plus efficace d’avoir des slogans simplistes: les réfugiés doivent rentrer chez eux, pas de juges étrangers, les musulmans sont des terroristes, l’écologie va vous obliger à diviser votre consommation par trois, etc.);
Il y a de quoi désespérer ! Faut-il alors supprimer les consultations populaires ? Mais, comme disait Churchill, la démocratie est le plus mauvais système mais tous les autres sont pires.
La seule chose à faire est de continuer…
– à informer (mais essayer de faire passer l’information au-delà d’un petit cercle fermé);
– à investir dans les énergies vertes et les projets écologiques;
– à soutenir les projets de solidarité;
– à écouter ceux qui ne pensent pas comme nous, non pour les tourner en ridicule mais pour tenir compte de leurs préoccupations;
– à éduquer, à réfléchir, à faire de la musique, de la théologie, de la littérature, de l’art mais essayer de faire comprendre, sans ironie blessante, ce que nous croyons juste au plus grand cercle de personnes.
Mais savoir que nous sommes à contre-courant !
Nous n’avons pas fini de nous interroger à la suite des événements de cette fin d’année 2016 !
Bon courage pour 2017 !
François de Vargas